Retrouvez l'actualité macro-économique et financière par Jean-Philippe Muge, Directeur de la Gestion Privée Invest AM
En cliquant sur "Accepter", vous consentez à la lecture de cette vidéo YouTube et au traitement de vos données.
Durant l’été, les marchés ont globalement poursuivi leur marche en avant, avec toutefois quelques exceptions.
Alors que les indices américains continuaient de battre record sur record, les marchés émergents furent directement frappés par les différentes mesures antitrust annoncées par le gouvernement chinois.
Dans ce contexte, le S&P 500 et le Nasdaq ont progressé de 5,2% sur les mois de juillet et août. L’Europe a quant à elle rebondi de 3,3%. Enfin, le MSCI Emerging Markets a reculé de 4,8%, impacté par la correction de près de 15% du marché chinois.
Même si cette nouvelle pression réglementaire nécessitera une période de « digestion », rappelons que les cycles réglementaires ne sont pas rares en Chine. En 2014, l’industrie du Luxe et Macao ont été touchés par la lutte contre la corruption, tandis qu’en 2018 les industries d’internet et des prêts entre particuliers ont également subi des vents contraires réglementaires.
Sur le front macroéconomique, les indicateurs avancés ont poursuivi leur décélération pendant la période estivale.
Outre-Atlantique, l’indice manufacturier est au plus bas depuis février. Le secteur est toujours impacté par la persistance des goulets d’étranglement compte tenu des mesures restrictives prises par plusieurs pays producteurs asiatiques pour lutter contre la vague de contaminations du variant delta.
A ce titre, l’industrie automobile allemande et la construction américaine sont les secteurs les plus touchés. Du côté des services, l’indice continue également de ralentir (61,2 en août vs 63,4 en juillet) mais reste sur des niveaux extrêmement soutenus. En effet, la demande américaine reste solide, portée par les transferts sociaux, les nombreuses créations d’emplois des derniers mois et la hausse des salaires (+4,3% en glissement annuel).
L’attention des investisseurs était portée avant tout sur les Banques Centrales, et plus particulièrement sur le colloque de Jackson Hole organisé fin août.
Alors que les différents membres du conseil des gouverneurs de la FED n’ont cessé de souffler le chaud et le froid ces derniers mois, Jerome Powell semble avoir réussi à rassurer les opérateurs.
Après son intervention, le scenario semble désormais bien établi : l’institution monétaire devrait dans un premier temps infléchir son discours lors du prochain comité, puis ensuite, annoncer la réduction des achats de titres en novembre et enfin mettre en pratique le tapering en fin d’année. Tout cela si l’épidémie n’est pas à l’origine d’un fort ralentissement d’ici-là. Lors de la réunion de septembre, la FED devrait également publier son « dot plot » qui révèle les niveaux de taux directeurs jugés « appropriés » par les membres du comité.
En Europe, le compte-rendu de la réunion de juillet a révélé que les débats avaient été vifs autour de la formulation de la nouvelle forward guidance. Les plus récentes déclarations laissent penser qu’une réduction du rythme des achats au titre du PEPP pourrait être annoncée.
En conclusion, nous continuons de penser que les tensions inflationnistes sont transitoires. Bien que la croissance économique devrait ralentir dans les prochains mois, la tendance reste soutenue et devrait être portée par la poursuite de la campagne de vaccination.
Toutefois, nous pensons que différents facteurs de risque comme le discours des banquiers centraux, l’évolution de la pandémie en Asie ou encore les tensions inflationnistes pourraient être générateurs de volatilité dans des semaines ou mois à venir.
Dans ce contexte, nous continuons de privilégier les actions sur l’ensemble des portefeuilles mais adoptons une approche plus sélective et plus agile.
A fin août, l’exposition actions de nos portefeuilles était de respectivement 33, 58 et 88 % sur les profils modéré, équilibré et dynamique.