Retrouvez l'actualité macro-économique et financière par Jean-Philippe Muge, Directeur de la Gestion Privée Invest AM
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Après avoir atteint de nouveaux records début novembre, l’émergence d’un nouveau variant, potentiellement plus contagieux que le variant Delta et présentant certaines caractéristiques qui pourraient le rendre plus résistant a été l’élément déclencheur de la baisse des actions mondiales.
En effet, après avoir atteint un plus haut au-dessus des 7150 points, le CAC a subi une correction de plus de 5 pour cent pour finir le mois proche des 6750 points. Sur le mois, la baisse est d’environ 4 pour cent en Europe, tandis que les Etats-Unis ont profité d’un fort rebond du dollar, le S&P 500 et le Nasdaq s’adjugeant respectivement 3,5 et 6 pour cent en euros.
La suspension de certaines liaisons aériennes annoncées par plusieurs pays et les décisions de confiner ou de durcir les restrictions sanitaires prises par plusieurs pays en Europe face à l’avènement de cette cinquième vague et l’arrivée du variant Omicron font craindre un tassement brutal de l’activité.
Il nous semble toutefois trop tôt pour remettre en cause notre scénario de croissance robuste en 2022 dans un contexte où les économies développées ont appris à vivre avec le virus grâce à la vaccination mais gageons que ce thème pourrait continuer à inquiéter les investisseurs durant les prochaines semaines.
Dans tous les cas, on peut rappeler que les vaccins existants peuvent être ajustés en moins de 6 semaines et comme les laboratoires ont lancé des procédures de demande accélérée d’autorisations sur le marché, les « nouveaux » vaccins pourraient être disponibles dans 100 jours.
Pourtant, mis à part des chiffres d’inflation qui se sont – une nouvelle fois – avérés plus mauvais que prévu, avec notamment un indice des prix à la consommation en hausse de 6,2 % sur un an aux Etats-Unis et de 4,9% en zone euro, les publications macroéconomiques ont été globalement de bonne facture dans l’ensemble des pays développés. Au-delà du rebond du PMI manufacturier en zone Euro, au Royaume-Uni, aux Etats-Unis et au Japon, le nombre d’offres d’emploi reste proche de son plus haut historique aux Etats- Unis, ce qui conforte la vision positive que les ménages ont du marché du travail.
Soulignons toutefois la confiance des consommateurs, au plus bas depuis dix ans, qui pâtit de l’accélération de l’inflation outre-Atlantique. A ce titre, Joe Biden a publié un communiqué pour rappeler que l’inflation frappe les Américains au portefeuille, et qu’inverser cette tendance est pour lui une priorité absolue. Le discours de la FED lors de sa réunion de décembre sera particulièrement scruté par les marchés.
Du côté de la FED justement, le Président démocrate a annoncé la reconduction de Jerome Powell à la tête de l’institution monétaire. Cette décision devrait être avalisée sans grandes difficultés par le Sénat, et cette solution de continuité semble avoir tout pour contenter les investisseurs.
Après avoir atteint des plus hauts en début de mois, et sachant que les tensions inflationnistes et une dégradation de la situation sanitaire risquaient d’être sources de volatilité, nous avons décidé, pour la première fois de l’année, de réduire tactiquement l’exposition aux actions la semaine du 15 novembre sur l’ensemble des profils de gestion.
Nous sommes ainsi passés de 33 à 25 pour cent sur les profils modérés, de 58 à 50 pour cent sur les équilibrés et de 88 à 80 pour cent sur les dynamiques. Dans la mesure où nous restons positifs sur les actifs risqués à un horizon douze mois, nous n’hésiterons pas à renforcer de nouveau l’exposition actions en cas de correction sous les 6500 points sur le CAC40.
Nous vous souhaitons d’excellentes fêtes fin d’année et vous donnons rendez- vous début janvier pour notre prochaine intervention.