Retrouvez l'actualité macro-économique et financière par Jean-Philippe Muge, Directeur de la Gestion Privée Invest AM
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Bonjour,
« Il y a récession quand votre voisin perd son travail, dépression quand vous perdez le vôtre » disait Harry Truman. Sur la base de cette citation, difficile d’imaginer une récession aux Etats-Unis tant le marché de l’emploi est solide avec une offre souvent supérieure à la demande.
La consommation reste également pour l’instant un moteur solide et on constate même une légère réaccélération depuis le mois de mars qui alimentera positivement le PIB du deuxième trimestre. Une réserve de consommation semble même exister quand tous les biens qui n’ont pas pu être produits du fait de la crise des chaînes d’approvisionnement seront à nouveau disponibles (l’automobile en particulier).
Si l’on ajoute à ces éléments que les indicateurs industriels se maintiennent à des niveaux satisfaisants, on peut en déduire que le PIB du deuxième trimestre devrait s’afficher clairement en territoire positif.
En Europe les faits sont à peu près similaires, même si le moral des acteurs économiques est davantage affecté du fait de la proximité de la guerre. Le pessimisme des ménages ne se répercute pourtant pas forcément sur les chiffres réels de consommation.
L’Europe ralentit, indéniablement, mais ce ralentissement reste à ce stade mesuré. En Allemagne le problème industriel numéro un est toujours l’automobile, même si nous anticipons une amélioration lente une fois la chaîne d’approvisionnement des composants rétablie.
En Chine enfin l’activité a rechuté du fait des reconfinements massifs dans certaines régions. La Banque Centrale et le gouvernement font tout leur possible pour que ce ralentissement conjoncturel soit provisoire et que le pays reste sur une trajectoire de croissance proche de 5 %.
Sur le front des prix, le maintien à un haut niveau des matières premières alimente les pressions inflationnistes à court terme. Le pétrole a même récemment repris une tendance haussière à la suite des négociations européennes pour organiser un embargo sur les exportations russes d’or noir.
Pourtant, nous constatons toujours une augmentation de l’offre de pétrole dans le monde alors que la demande stagne voire diminue légèrement.
Quoiqu’il en soit, les effets de base aidant, nous pensons que la courbe d’inflation a atteint un pic et devrait commencer à décélérer dans les prochains mois. Toutefois, elle restera très supérieure à l’objectif affiché des 2% et nécessitera une poursuite du mouvement de hausse des taux de la part des Banques Centrales.
Sur la partie plus structurelle de l’inflation qui concerne à ce jour essentiellement les Etats-Unis, on remarque une légère décélération des salaires depuis trois mois.
C’est une bonne nouvelle mais cette variable doit être surveillée car le déficit d’offre de main d’œuvre pourrait contraindre les entreprises à reprendre leur mouvement de hausse des rémunérations. L’immobilier américain, du fait d’un déficit d’offres, contribuera aussi à l’inflation future dans le pays.
La situation actuelle nous contraint à garder une certaine prudence à court terme dans nos allocations. Malheureusement toutes les classes d’actifs ont été touchées par les évènements récents.
Les obligations ont brusquement corrigé et les actions, essentiellement les grandes valeurs de croissance, ont subi de forts dégagements. Cette correction importante redonne des valorisations intéressantes sur la plupart des actifs. Cela nous incite à rester investis sur nos positions de long terme en dépit de la volatilité.
Nous vous donnons rendez-vous début juillet pour notre prochaine intervention.